Aller à la page d'accueil. | Aller au contenu. | Aller à la navigation |

Document Actions

Un avenir pour l'abbaye de Solignac... et pour l'immobilier diocésain

17 janvier 2011

Le diocèse de Limoges se porte acquéreur

Un avenir pour l'abbaye de Solignac...
et pour l'immobilier diocésain


1. Le diocèse de Limoges se porte acquéreur

Au terme du délai prévu, assumant la responsabilité qui incombe à l'évêque pour ce qui regarde la gestion du patrimoine de l'Eglise situé dans les limites de son diocèse, j'ai fait connaître au Supérieur provincial de la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée, actuellement propriétaire, la décision prise concernant l'abbaye de Solignac : le diocèse de Limoges se porte acquéreur. Depuis longtemps, et de manière plus pressante ces derniers mois, différents avis se sont exprimés. Pour les uns, il fallait saisir l'occasion. Pour les autres, le projet n'était pas abouti, mieux valait renoncer. En fin de compte, le diocèse choisit de relever le défi : acquérir l'abbaye de Solignac, qui fait partie de son histoire, afin qu'elle perdure comme un lieu de vie en fidélité à sa destination première, comme un pôle de vie spirituelle au service de l'annonce de l'Evangile, comme un espace de ressourcement, de culture et d'accueil, largement ouvert à tous. Le diocèse risque une aventure. Voici quelques repères pour baliser la route.

2. Une décision préparée en Eglise

Acquérir l'abbaye de Solignac, c'est recueillir un héritage, à plusieurs titres. Héritage, tout d'abord, d'un patrimoine ecclésial fondé il y a quatorze siècles. Héritage d'une présence de la vie religieuse : les OMI, puis la communauté du Verbe de Vie, très différents mais animés du même esprit évangélique. Héritage aussi d'un travail de prospective accompli par le diocèse depuis 2005. A partir de mai 2009, j'ai dû ressaisir ce travail déjà bien avancé, d'abord avec l'Association Solignac Avenir (porteuse d'un projet caritatif, spirituel, culturel), puis avec l'aide de commissions chargées de mettre à jour l'inventaire des biens immobiliers du diocèse et de préciser les besoins pastoraux requérant l'utilisation d'immeubles. J'ai souhaité associer à la réflexion, autant que possible, les conseils diocésains qui assistent l'évêque dans l'exercice de sa charge. J'ai souhaité aussi prendre l'avis de différents experts en matière de finances diocésaines et de construction immobilière.
Le rythme des consultations s'est accéléré ces dernières semaines : consultations effectuées auprès du conseil pastoral diocésain et du conseil presbytéral ; consentements exprimés (selon les normes du Droit canonique et les directives de la CEF) par le vote du conseil diocésain pour les affaires économiques et du collège des consulteurs ; consentement donné, en outre, par le Conseil d'administration de l'Association diocésaine. Une préférence s'est manifestée en faveur de l'acquisition de l'abbaye de Solignac par le diocèse. Ayant écouté les différents avis, recueilli le résultat des votes, pesé tous les arguments, j'ai pris la décision que vous connaissez à présent.

3. L'immobilier diocésain : un grand chantier à ouvrir

Se porter acquéreur de l'abbaye de Solignac, c'est ouvrir à Solignac un chantier qui intéresse tout le diocèse. Si nous prenons, en Eglise, un engagement si fort, c'est pour que l'abbaye devienne un "lieu de vie" pour tout le diocèse et même au-delà, un "outil pastoral" au service d'une mission qui ne saurait ni se réfugier dans le patrimoine, ni s'en exclure. Cependant, l'abbaye de Solignac doit être considérée dans un vaste ensemble. Il faut la situer d'abord parmi d'autres "sites diocésains" : l'Evêché, la Maison diocésaine, l'ancien monastère des Clarisses (tous les trois situés à Limoges), le Centre Jean XXIII à Saint-Léonard-de-Noblat, sans perdre de vue l'idée de construire, d'acquérir ou d'aménager un relais diocésain en Creuse. Plus largement, c'est tout l'immobilier diocésain qui se trouve mis en jeu : il faut l'adapter à la mission de l'Eglise telle qu'elle se présente aujourd'hui, mieux définir les besoins pour mieux y répondre. La restructuration du parc immobilier diocésain, même si nous avions pris une décision contraire concernant Solignac, s'annonçait comme une urgence pour le diocèse de Limoges. Elle se fera dans le plus grand respect des personnes et des communautés, avec détermination et méthode, dans le souci du bien commun, et dans la perspective première de la mission de l'Eglise.

4. La Maison diocésaine : une priorité

Tout en prenant la décision d'acquérir l'abbaye de Solignac pour en faire un "lieu de vie", je perçois les attentes qui s'expriment, avec force, du côté d'un autre "lieu de vie", distinct quant à sa fonction : la Maison diocésaine, dont le site à Limoges, rue Eugène Varlin, semble convenir à tous les utilisateurs, mais dont l'aménagement est complètement à refaire. C'est pourquoi, dès que possible, je désignerai une équipe de travail, chargée de préparer la réorganisation, la rénovation, éventuellement l'extension de la Maison diocésaine. Il s'agira de recueillir l'avis des résidents, de consulter des experts, de bâtir un projet qui sera discuté, décidé et mis en oeuvre sans précipitation, mais sans retard, de telle sorte que l'ensemble des services diocésains puisse travailler dans de meilleures conditions de proximité, d'efficacité et de gestion économique. La Maison diocésaine est un chantier prioritaire, dont l'enjeu ultime est de signifier la communion qui rassemble tous les acteurs de la mission de l'Eglise.

5. L'abbaye de Solignac : un projet en devenir

Le projet diocésain pour l'abbaye de Solignac, nous le savons bien, n'est pas achevé. Il faut donc poursuivre la réflexion, affiner un projet de rénovation et d'exploitation prenant en compte les besoins du diocèse, dans le respect du droit canonique et du droit civil, en concertation avec différents partenaires (paroisse Saint-Benoît, collectivités, associations, congrégations), à partir des éléments dont nous disposons déjà, notamment grâce au travail réalisé sous l'impulsion de l'Association Solignac Avenir, mais sur des bases et dans des cadres dont le diocèse, une fois en possession du site, gardera la maîtrise. Comme je l'ai écrit dans Eglise de Limoges le 12 novembre 2010, l'avenir de l'abbaye de Solignac se déterminera en fonction de la mission de l'Eglise diocésaine. Le projet diocésain pour l'abbaye, quelle que soit sa forme définitive, s'inscrira dans un héritage et fera place aux trois dimensions (spirituelle, culturelle, sociale) que réclame le lieu même où il se dessine. Une deuxième équipe de travail sera constituée dès que possible, afin d'en assurer la rédaction et la conduite.

6. Construire l'avenir avec confiance

Au moment d'annoncer la décision, je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont aidé à la prendre : les membres des conseils diocésains, les experts, tous ceux qui m'ont donné leur avis, ou fait part de leurs inquiétudes, sans oublier le soutien des priants. Avant la décision, nous avons exprimé des points de vue différents. Après la décision, nos réactions, nos jugements, seront sans doute encore différents. Ensemble, nous voici devant des projets qui nous concernent tous, et dont chacun est appelé à prendre sa part. Nos tempéraments, nos talents, nos initiatives, souvent nous opposent. Ils peuvent aussi se conjuguer. Il y a besoin d'audace et de réalisme, de prudence et de créativité. Je souhaite personnellement continuer la route avec vous tous, et je vous invite à la continuer, dans la confiance et dans la joie, les uns avec les autres.
Que va-t-il se passer maintenant ? Si le diocèse se porte acquéreur, le bien n'est pas pour autant acquis. Le temps des tractations administratives et financières sera sans doute assez long. Il faudra du temps pour la rédaction des projets, l'ouverture et la réalisation des chantiers. Il faudra planifier et supporter l'inconfort des périodes de travaux. Il faudra mobiliser beaucoup d'énergies pour réfléchir, communiquer, financer, construire. Il est certain qu'on ne pourra pas tout réaliser d'un coup. Le diocèse s'engage sur du long terme. Notre patience et notre persévérance seront mises à l'épreuve. Alors prenons appui sur le Seigneur : si lui-même construit la maison, les bâtisseurs ne travailleront pas en vain !


+ François KALIST
Evêque de Limoges

 

<< Go back to list