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N'être qu'une créature humaine... entre terre et Ciel.

1 juin 2022

Née vulnérable, fragile, faillible, en CDD terrestre..., la créature humaine ne fait pas le poids devant son Créateur, Lui le seul à fixer l'échéance de ce pèlerinage provisoire...
Et pourtant en sa misérable faiblesse, l'être humain est une véritable merveille, capable du meilleur... (parfois du pire ) ! Le psalmiste ne cesse de s'exclamer : « Qu'est-ce que l'homme pour que Tu penses à lui, le fils d'un homme que tu en prennes souci. Tu l'as voulu un peu moins qu'un dieu... » (1) ...Si nous pouvions nous convaincre : « Oui, j'ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force » (2).
Et justement éblouis par nos capacités, enivrés d'une folie des grandeurs, fascinés par un insatiable désir de domination, nous rêvons alors de posséder, de maîtriser le monde, de l'assujettir, au risque d’une chute vertigineuse dans laquelle sombre notre bon sens et où se meurt notre âme. Nous oublions totalement que nous sommes entrés sur le Créateur et que « sans Lui, nous ne pouvons rien faire » (3) alors qu'en tant que locataires terrestres, expulsables sans préavis et à tout moment..., la parole de saint Paul pourrait résonner sans relâche : « Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? » (4) Les certitudes acquises en viennent à s'évanouir quand la santé s'enfuit, quand la force faiblit, quand la vaillance s'anéantit, par conjonction des événements, des jours entrechoqués...Un cri surgit alors du cœur : « moi, je suis un ver pas un homme... » (5). Un chemin se dessine au milieu d'errances multiples, de doutes crucifiant interrogeant les talents reçus multiformes, aux couleurs pourtant chatoyantes où se conjugue le désir de donner et celui de se donner.
Mais c'est aussi le saut dans la foi, celui qui fait sortir de l 'orgueil d'être par soi-même, pour parvenir à la joie dépouillée d'être par un Autre. (6) Enfin réussir à se « laisser faire »... par l'Autre [Le Christ] sans jamais oublier qu’Il nous susurre dans le cœur : « Je suis avec vous tous les jours jusqu' à la fin des temps » (7) ...Et notre force tranquille devient celle de consentir à nous vider de nous-mêmes pour nous laisser habiter par le Seigneur : « Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort » (8).
Ainsi il se peut que l'endroit le plus sécurisé, paisible et bienfaiteur est celui d' « habiter la maison du Seigneur tous les jours de [notre] vie»9 pour s’ancrer en Lui, Lui la demeure inébranlable...
Sylvie Ongenae
Notes : 1 - Ps 8,5-6 / 2 - Is 49,5 / 3 - Jn15,5 / 4 - 1Co 4,7 / 5 - Ps 21,7 / 6 - Besnard A.M in Il faut que j'aille demeurer chez toi, Cerf, 1978, p 44. / 7 - Mt 28,20 / 8 - 2 Co 12,10 / 9 - Ps2 6,4
 

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