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L’urgence aujourd’hui c’est d’être porteur d’espérance »

28 mars 2019

Il est de ces personnes dont la conviction transparaît immédiatement à les entendre s’exprimer en public. Son franc parler d’éducateur, la simplicité de son discours ont donné du poids au contenu de la conférence du Père Jean-Marie PETITCLERC. C’est le titre de cette intervention « Comment donner de l’espérance aux jeunes ? » qui m’a fait rejoindre l’église Saint Pierre du Queyroix pour écouter le topo de ce prêtre salésien dans le cadre de la première conférence des vendredis de carême. Des jeunes, j’en côtoie dans ma fonction d’enseignant et il me paraît utile de se questionner régulièrement sur leurs besoins pour essayer de mieux les comprendre. De son discours, je voudrais vous faire partager quelques phrases extraites à l’emporte-pièce qui m’ont semblé élargir le regard sur notre rôle d’adulte auprès des jeunes.
En mettant en parallèle des éléments du contexte historique qu’a connu Saint Jean BOSCO au XIXème siècle avec, notre période actuelle, Jean-Marie PETITCLERC a souligné le fait que la crise qui s’est installée depuis quarante ans est en soi une mutation comme celle qu’a connu la société rurale au moment de la révolution industrielle et d’ajouter « il est plus difficile de vivre son adolescence dans un monde qui est en mouvement…et plus difficile d’éduquer dans une période de mutation car il n’y a plus de consensus sociétal ». En cela ne soyons donc pas surpris que l’éducateur de rue qu’il est aujourd’hui, se réfère à DON BOSCO le pédagogue.
Notre société se projette négativement. Le sentiment d’insécurité est plus important aujourd’hui, sans doute renforcé par la télévision où « le journal de 20h00 est un catalogue de ce qui a dysfonctionné durant la journée ». Jean-Marie PETITCLERC a rappelé que « Les jeunes sont la génération qui va devoir réinventer la société, soyons donc porteurs d’espérance plutôt que des ronchons ». Il est difficile de ne pas dire que « c’était mieux avant ! ». Pour Jean-Marie PETITCLERC, adopter un discours conservateur n’est pas la solution : « l’urgence aujourd’hui c’est d’être porteur d’espérance ». Selon lui, « l’espérance est une qualité d’attention à ce qui se donne à nous… elle ouvre notre présent à l’avenir». Il a étoffé cette explication en faisant un lien avec la parabole de la graine appelée à devenir un arbre. Notre regard ne doit pas se cantonner à la graine ni même à l’arbre et aux oiseaux qui y trouvent abri ; il faut y voir une graine en germination pour lui faut offrir le meilleur terrain.
Dans son déroulé, Jean-Marie PETITCLERC a cherché à développer une pédagogie de l’espérance : « il faut aider l’enfant à relire et à mémoriser ses réussites… c’est la mémorisation de la réussite antérieure qui va permettre d’affronter la difficulté du présent ». Dans notre manière de nous adresser à lui, faisons attention à ne pas enfermer le jeune «l’élève est une personne, on ne peut parler d’un mauvais élève, mais seulement d’un comportement inadapté». Porteur d’espérance, c’est aussi « accompagner l’enfant pour passer du rêve au projet ». Jean-Marie PETITCLERC dit qu’il ne faut pas chercher à analyser le rêve, mais seulement la racine du rêve afin d’aider l’adolescent à négocier son rêve pour s’accommoder de la réalité et bâtir son projet.
Nous voyons bien là, l’importance de la qualité de la relation qu’il faut établir avec le jeune, rejoignant ainsi une idée force de Saint Jean BOSCO qui sur le plan éducatif disait que lorsque la confiance s’estompe dans les institutions, la capacité à transmettre se trouve davantage dans la qualité du lien avec le jeune.


Patrick CASTANIE (Équipe Pastorale)

 

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