Aller à la page d'accueil. | Aller au contenu. | Aller à la navigation |

Document Actions

Homélie du P. Jean-Pierre RENOUARD, lazariste

12 novembre 2012

Dans le cadre de la mission paroissiale, c'est le P. Renouard qui a assuré l'homélie de ce dimanche.

Amis paroissiens, vous nos Frères et nos Sœurs,

 

Encore une fois nous revoilà devant des exigences de l’Evangile. Un fait très banal est proposé à notre attention : des riches se pressent vers le tronc du Temple de Jérusalem et dépose de grosse sommes tandis qu’apparaît soudain une « pauvre veuve » qui dépose deux piécettes.
Jésus observe et voit et il commente les faits aux disciples. Prenons le temps avec lui, à la manière ignacienne, de regarder et de revivre la scène : il y a ces gens riches qui défilent, parés de beaux vêtements, les poches gonflées, commerçants, gros propriétaires ou scribes dont, une autre fois, Jésus parle en termes peu flatteurs : « Méfiez-vous des scribes qui tiennent à sortir en robes solennelles » et qui sont friands des premières places, des honneurs et des salutations. « Ils dévorent le bien des veuves », et c’est le mot qui permet à St Marc de mettre en valeur la frêle silhouette qui entre au Temple, vêtue de malheur et de pauvreté, avide de discrétion, et qui glisse son obole de misère après les autres, soit deux centimes de nos monnaies d’aujourd’hui. Les disciples ne voient rien ou pensent comme à la dérobée : elle aurait mieux fait de ne rien donner ! Jésus pointe son intention, sa droiture, sa générosité. Elle donne. Elle donne au-delà même de ce qu’elle peut donner, et le dérisoire devient immense, colossal, inoubliable ; son geste traverse les siècles pour devenir modèle et bénédiction pour tous les petits de la terre. Cette femme est canonisée par Jésus lui-même. Elle devient une référence pour tous. Pour Lui, pour nous.
Elle devient référence pour Jésus lui-même. Avec sr Bénédicte de la Croix, cistercienne, dont vous avez une très belle méditation dans votre « Prions en Eglise », j’ai envie de souligner que « le geste fou de la femme dessine silencieusement l’avenir de Jésus ». Elle est son image. Sur le Calvaire ; il sera nu et démuni de tout ; il sera le Pauvre par excellence, ne revendiquant qu’un titre, celui de Serviteur souffrant. Il donnera tout, se vidant de son sang et de sa vie pour nous tous. Il attendra tout de Dieu et n’aura d’autre espérance qu’entre les mains de son Père. Sans le savoir, cette humble femme de Jérusalem l’évangélise, lui apporte la confirmation de sa vocation. Il pourra penser à elle et à tous les petites gens ce son genre, quand il proclamera : « Il n’y a pas de plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour eux qu’on aime » et aussi « Je te rends grâce d’avoir révélé cela… aux tout petits »
Cette femme et Jésus nous évangélisent à notre tour. Nous voici invités au dépouillement et au don. C’est toute la dynamique de l’Incarnation que nous sommes invités à vivre. Perdre pour gagner ; se dépouiller pour s’enrichir ; risquer pour obtenir ; offrir pour recevoir…tout cela comme le vivait déjà une autre veuve du pays de Sarepta, comblée au-delà de toute attente.
Le don le plus total est dans l’abandon de soi-même à Dieu et aux autres. Tous ceux qui sont tombés au champ d’honneur nous le rappellent aujourd’hui : l’élan du sacrifice peut aller jusqu’au don de la vie… Prendre le plus beau risque de donner, tel est l’appel entendu ce dimanche. La vie chrétienne est une aventure qui s’inscrit dans le sillage des martyres et des saints : elle n’est jamais économie et parcimonie mais perte de toute assurance humaine pour trouver le bonheur d’une confiance éperdue en Dieu. Je vous souhaite d’avoir ce courage !


****


Frères et sœurs,


L’intervention missionnaire des Pères Lazaristes de Limoges, touche à sa fin sur votre paroisse Jean-Paul II, autre exemple de générosité. Sous peu, qu’en restera-t-il ? Nous ne pouvons juger ni des cœurs ni des consciences. Auriez-vous appris à recevoir deux piécettes d’amour pour oser les donner à votre tour, ce serait là un vrai miracle. Je le répète et vous en êtes capables.
Nous souhaitons vivement que vous deveniez, toutes et tous, veuves et veufs des assurances terrestres pour comprendre, avec la femme de l’Evangile qu’il y a une somme incalculable de joie à donner le meilleur de ce que l’on est et de ce que l’on a, au Dieu d’Amour et aux hommes et aux femmes en attente de ce même Amour !

Jean-Pierre Renouard cm

<< Go back to list