Aller à la page d'accueil. | Aller au contenu. | Aller à la navigation |

Document Actions

Homélie du P. Frédéric Pellefigue

11 mai 2012

Dimanche dernier, c'est le P. Frédéric Pellefigue, prêtre de la Mission (Lazariste) qui a assuré la prédication...

Les vacances se terminent bientôt, et les enfants vont retourner à l’école. Les grands-parents vont pouvoir souffler un peu, ou faire autre chose, s’ils étaient de garde … Cette accalmie pourrait n’être que provisoire puisque le mois de mai est truffé de jours fériés. D’autres occasions de partir vont se présenter, soit pour se changer les idées, pour aller voir ailleurs, retrouver des amis ou la famille. Notre monde, et notre vie donc, sont ainsi marqués par les déplacements nombreux et accélérés. Rien que ce week-end, on a pu être tiraillé entre rester à son domicile pour voter ou prolonger les vacances jusqu’au mardi.
Entendrons-nous pour autant la parole de Jésus à ses disciples dans l’évangile ? « Demeurez en moi ». Comment ne pas rater cet appel du Christ avec notre tentation culturelle et sociale du déplacement presque incessant ?
Je vous propose de bien entendre cette parole de Jésus à ses disciples. Jésus a recours à une image, celle de la vigne, pour parler à ses disciples des liens entre lui et eux. Comme la vigne forme la source de la fructification des sarments, ainsi Jésus est-il la source de la vie de ses disciples. Retenons simplement une autre formule qui résume cette réalité fondamentale : « en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire ». Nous entendons ainsi ce qu’est cette demeure à laquelle Jésus-Christ invite et ce qui la motive : Jésus-Christ est pour ses disciples celui-là seul en qui ils peuvent trouver la vie, puisqu’il en est la vraie source. Cette affirmation de foi prend tout son sens et se dévoile pleinement en ce Temps Pascal que nous célébrons actuellement. Jésus a manifesté au monde, par sa mort sur la Croix et sa résurrection, que Dieu l’a envoyé offrir sa vie à tout homme qui le reçoit. Premier-né avant toute créature, Jésus Christ vient donner accès à la vie de Dieu, vie victorieuse de tout mal et de la mort, un accès à quiconque croit en lui, le Premier-né d’entre les morts. « Tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu », proclame autrement l’évangéliste saint Jean dans le prologue (cf. Jn 1,12). Jésus Christ vient demeurer en ses disciples, et il les appelle, à leur tour, à demeurer en lui. Pour les disciples, pour les croyants chrétiens, pour les baptisés que nous sommes, tout n’est donc pas joué par le seul fait de Dieu. L’homme est appelé à recevoir et à adhérer. Tout reste à faire pour les disciples, appelés à demeurer, pour vivre « nets et purifiés », comme de bons sarments sur la vigne.
Pour nous aider, nous pouvons porter notre attention à la deuxième lecture. A l’écoute de cet extrait de la Première Lettre de Saint Jean, nous comprenons que demeurer revient à être fidèle aux commandements de la foi en Jésus Christ (« vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ») et de l’amour fraternel qu’il transmet (« aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »). Notre fidélité aux commandements de la foi et de l’amour conditionne notre demeure en Jésus-Christ. Demeurer en Jésus Christ revient donc à vivre selon sa parole (croyez et aimez) et ne se résout pas, par conséquent, à un immobilisme, ni à une passivité. L’auteur de la lettre, Saint Jean, précise que cet amour se réalise par des actes et en vérité. Il y a donc un passage à l’acte réel à vivre, une cohérence entre sa foi et sa vie à chercher et à réaliser. Le Christ prévient ainsi que nous ne pouvons pas prétendre à une adhésion acquise une fois pour toutes. Le renouvellement de foi est à assurer sans cesse, comme le vigneron passe chaque année avec son sécateur sur un pied de vigne pour l’émonder, le rendre meilleur.
Et si notre besoin de déplacements presque incessants, éveillés par l’ambiance culturelle, se focalisait plutôt sur cet aspect essentiel de notre vie, notre adhésion au Christ ? Il nous entraine à toujours nous déplacer, pour sortir de notre humanité marquée par le péché et pour en dépasser les limites mortelles. Et si nous dépensions aussi de l’énergie pour nous renouveler dans notre vie spirituelle, et pas seulement pour satisfaire nos besoins vitaux ?! La vie dans l’Esprit atteste notre demeure en Dieu, affirme Saint Jean. Osons répondre aujourd’hui et dans les jours qui suivent à cet appel du Christ que nous entendons : « demeurez en moi comme moi en vous ». C’est comme un défi qui nous est lancé, pour nous stimuler, et ne percevons pas cette réalité comme impossible ! « Comme moi en vous… » Il est là, il nous attend !
Pour demeurer en lui comme lui demeure en nous, nous pouvons vivre fidèlement ses commandements de la foi et de l’amour. Concrètement ? Pour vivre de ses commandements, nous avons besoin de les connaître et donc de les écouter. Rendez-vous est donné pour nous mettre davantage à l’écoute de la Parole de Dieu (mercredi 9 mai à 18h30). Pour vivre de la foi, nous avons besoin, là encore, de le connaître lui, notre Dieu, et de le rencontrer. Rendez-vous est donné pour approfondir ensemble notre foi cherchant des réalisations possibles, prêtre-prophète-roi (mardi 15 mai à 14h30 ou 20h30). Pour vivre de l’amour fraternel, nous avons besoin d’être en relations concrètes les uns avec les autres. Rendez-vous est donné pour vivre en frères, rassemblés par Dieu et reliés les uns aux autres (la messe, chaque dimanche, et toutes les rencontres et les activités paroissiales qui en découlent). Pour demeurer en lui comme lui demeure en nous, nous sommes appelés à vivre fidèlement ses commandements de la foi et de l’amour. La mission est d’abord là pour ça ! Vous en connaissez les différents rendez-vous. Reste à chacun sa réponse libre. Si jamais nous sommes emportés par le flot des déplacements du mois de mai, n’oublions pas pour autant de demeurer comme sarment sur la vigne. Jésus demeure … à chacun de voir s’il souhaite lui aussi demeurer en lui. Avec la mission, le printemps s’installe. C’est le temps de la germination. Viendra ensuite le temps de la fructification. Le vigneron passera … quel fruit cueillera-t-il ?
 

<< Go back to list