Étienne Pernet, Prêtre-Fondateur
21 janvier 2010Par Madeleine, Geneviève et Marguerite, par Anne-Marie et Anne-Marie, par Odile et Odile, par Solange et Bernadette, par toutes leurs Petites Soeurs de l'Assomption, nous te remercions Étienne Pernet. Dans l'actualité de l'Année Sacerdotale, voici un exemple qui nous est proche puisque notre paroisse abrite l'une des communautés des Petites Soeurs.
Étienne Pernet, Prêtre-Fondateur
Les uns et les autres avez pu rencontrer sur la paroisse des personnes qui ont pour nom Madeleine, Geneviève, Marguerite, Anne-Marie (2 fois), Odile (2 fois), Solange et Bernadette ; elles sont religieuses et habitent ensemble 15 place des Carmes. Mais qui sont-elles ?
D’où vient leur appellation « Petites Sœurs de l’Assomption » ?
C’est une longue histoire mais cette année sacerdotale est une occasion de vous faire découvrir un homme, un prêtre, bien dans la ligne du saint curé d’Ars.
Dans le 1er quart du 19ème siècle, dans un petit village de la vallée de la Saône naît au sein d’une famille modeste un petit garçon prénommé Claude Etienne. Ses parents, chrétiens pratiquants, sont très ouverts aux autres.
Etienne, très jeune, entend l’appel du Seigneur à devenir prêtre. Ses parents favorisent son éducation latine et le séminaire malgré leurs faibles moyens et le décès du papa lorsque Etienne a 14 ans.
Etienne ne se sent pas à l’aise au séminaire ni à Vesoul ni à Besançon et malgré son désir toujours ferme de répondre à son appel quitte le séminaire. Venu à Paris chercher du travail, une question le taraude sans cesse :
« Que voulez-vous de moi, mon Dieu ? »
Ses fréquentes visites à N.D. des Victoires et sa façon de prier intriguent une religieuse qui vient de s’engager dans la congrégation fondée récemment par Mère Marie Eugénie de Jésus (canonisée récemment). Cette dernière lui fait connaître le Père Emmanuel d’Alzon qui, à ce moment là, fondait les Augustins de l’Assomption à Nîmes. Ils étaient au départ voués à l’enseignement.
Bientôt, Etienne entre au noviciat, fait profession à Noël 1850 et pendant plusieurs années est professeur au collège ; en même temps, le patronage pour les enfants du haut quartier de Nîmes lui est confié. C’est « l’enclos Rey ». Là vivent dans des logements insalubres des familles (nombreuses en enfants) venues des campagnes environnantes attirées par l’industrialisation naissante qui réclame de nombreux bras pour travailler. Dans ces foyers, Etienne découvre la misère et ce lui est un choc.
Telle une flèche, une intuition le traverse : il faut faire quelque chose, mais Quoi ? Comment ? Avec qui ?
Etienne sut attendre, laisser mûrir, prier longtemps à Nîmes puis à Paris où un ministère pastoral d’écoute lui fut proposé. En effet, malgré ses peurs et son sentiment d’indignité devant la prêtrise, il reçoit le sacerdoce le 3 avril 1858. Il devra attendre 1864 pour qu’enfin sa mission lui apparut clairement : il fallait des femmes, des femmes religieuses, appelées à soigner les malades à domicile, mais aussi et surtout à « refaire un peuple à Dieu », en commençant par la famille.
A ce moment de sa vie, il va rencontrer la personne qui avec lui mettra en action cette « petite œuvre ». Ils ont 40 ans tous les deux. Elle, Antoinette Fage, orpheline, de santé précaire, toute tournée vers les jeunes, va accepter, dans un grand acte de foi, d’être la collaboratrice de cet homme initiant un projet fou pour l’époque : envoyer une religieuse toute seule faire le ménage, la cuisine, s’occuper des enfants, toutes choses que la mère de famille malade ne peut plus faire momentanément.
Oui, c’est un projet fou, mais la foi d’Etienne Pernet et d’Antoinette Fage triomphera de tous les obstacles matériels et spirituels qui abonderont. Très vite des jeunes filles s’engagent, dirigées avec tendresse et fermeté par « le Père et la Mère » Appelées définitivement « Petites Sœurs de l’Assomption »,
elles essaiment rapidement en France et hors de France :
« le monde entier vous est ouvert » leur dit le Père Pernet.
Pendant la guerre de 70 et la Commune, Etienne est présent là où c’est difficile, rejoignant les hommes qui se battent, pour être près d’eux un témoin de l’amour de Dieu pour chacun.
Après la fin de la guerre, Etienne et Antoinette voient grandir leur œuvre ; des Petites Sœurs sont réclamées en Angleterre, en Irlande, en Amérique… le caractère international de la Congrégation s’affirme en même temps que son aspect missionnaire. « Il y a partout des familles à aider, des souffrances à soulager, des âmes à sauver ! » répète sans cesse le fondateur.
Pour continuer l’action missionnaire des Petites Sœurs dans les foyers, il réunit les Pères, et plus tard les Mères de famille dans ce qu’il appellera très vite la Fraternité de N.D. de l’Assomption… qui aujourd’hui encore est bien vivante.
Ces années d’intense labeur auront raison d’une santé fragile. Etienne tombe malade d’une pneumonie le vendredi saint 1899 et répond à son dernier appel le lundi de Pâques 3 avril, jour anniversaire de son ordination sacerdotale. Il a 74 ans.
En 1983, l’Eglise le reconnaît « vénérable » en raison de la qualité de son parcours spirituel et de son œuvre fondatrice.
Comme lui, aimons répéter et vivre cette prière qu’il aimait beaucoup :
« Mon Dieu, faites l’unité des esprits dans la Vérité
Et l’union des cœurs dans la Charité »
www.assomption-psa.org/fra/2-2-2-epernet.php
www.assomption.org/Ressources/Biographies/Etienne-Pernet.htm