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Droit de libre expression

15 janvier 2015

Au risque de déplaire et de créer une polémique, je réclame aussi le droit à la liberté d’expression et de pouvoir écrire : « Je suis Charlie par solidarité » mais « Je ne suis pas Charlie » dans l’esprit. C’est sans doute aujourd’hui déjà galvaudé tant il y a eu déjà de commentaires. Tant pis ! P François RENARD


Et comme l’écrivait une bloggeuse à laquelle je m’associe volontiers :
« Non, je ne suis pas Charlie. Et je ne crois pas qu’il faille se sentir obligé de répéter cette phrase toute faite comme une incantation pour avoir le droit d’exprimer sa compassion, de plaindre les victimes et les familles, de dire son inquiétude. »
Je ne suis pas Charlie, parce que je n’apprécie pas toujours le contenu de Charlie Hebdo même si parfois certaines caricatures même visant ma propre foi m’ont fait sourire.  Mais je n’envisage pas d’acheter le collector tiré à 7 millions d’exemplaires et de m’abonner. « Pour être solidaire de leur horrible exécution, la France entière n’est pas forcée de s’identifier à Charlie Hebdo. D’ailleurs certains de leurs contributeurs disent haut et fort qu’en effet tout le monde n’est pas Charlie et qu’il ne sert à rien aujourd’hui de se reconnaître dans leur philosophie à laquelle auparavant  on n’adhérait pas ». Preuve en est au travers des seuls 10 000 abonnés du journal avant l’horreur et de leurs difficultés financières, aujourd’hui effacées pour un temps.
Il ne faudrait pas oublier trop vite que les caricatures du prophète Mahomet ont blessé non seulement les musulmans mais par ricochet et vengeance tué des chrétiens d’Orient, cible plus facile pour les fondamentalistes et facilement oublié par notre petit nombril occidental. Ce n’est pas défendre l’intégrisme de penser qu’il faut parfois réfléchir avant de publier un dessin, même au nom de la liberté d’expression au risque de créer des dommages collatéraux irrémédiables parce qu’irresponsables. Je sais bien que la casquette du magazine s’intitule « journal irresponsable ».
« Ne pas baisser la tête est une chose ; agiter le chiffon rouge jusqu’à indigner les plus modérés, les blesser dans ce qu’ils ont de plus cher, jusqu’à peut-être les convaincre que les plus radicaux ont finalement quelque raison de s’exciter, en est une autre. »
« Je ne suis pas Charlie ». Je suis chrétien et mais aussi citoyen d’une république dont un des mots de sa devise est fraternité. Elle ne peut se vivre que dans la tolérance et le respect de tous et non dans un sectarisme qui finit par causer plus de mal que de bien telle cette réflexion d’une député ce mardi 13 janvier dernier à des journalistes : « Je veux qu'on bouffe du curé (phrase démentie aujourd’hui). Je suis Charlie à 100%. J’ai envie qu’on bouffe tous du curé (idem). On a le droit d’être agnostique, a-t-elle poursuivi. Il faut qu’on arrête de discuter en permanence avec les rabbins, les imams, les curés : ce ne sont pas des maîtres à penser ! La liberté, c’est aussi de ne pas croire. Et puis, reconnaissons que les religions n’ont jamais été des écoles d’émancipation. »
La liberté c’est aussi de croire et de laisser croire chacun sans lui imposer ses propres vues et de penser qu’à force de bouffer du curé, il y ait fort à parier que l’on court vite à l’indigestion.
 

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