Briser la statue
30 janvier 2020Mercredi 1er janvier 2020, c’est en famille que nous décidons d’aller voir la pièce de théâtre « Briser la statue » de Gilbert Cesbron sur la vie de Sainte Thérèse, interprétée par la troupe missionnaire de jeunes comédiens « Duc in Altum ».
Dès notre arrivée, nous sommes mis au parfum. Les actrices carmélites se préparent, certaines prient à genoux en silence, d’autres règlent les derniers détails techniques. Puis toute la troupe se rassemble au fond de la salle et entonnent des « Je Vous salue Marie ». Le décor est planté, cette pièce de théâtre ne sera pas banale.
La pièce relate les dernières années de vie de Sainte Thérèse alors qu’elle est déjà maîtresse des novices au Carmel de Lisieux. On la voit enseigner à ses novices avec un cœur débordant d’amour, voulant leur transmettre sa « petite voie » pour aller au Christ. Mais on la voit aussi douter, lutter contre le mal et souffrir terriblement. L’une des scènes marquantes est celle de son dialogue avec le diable qui va la chercher sournoisement dans ses failles. Elle va jusqu’à douter de l’existence du Ciel. Mais Thérèse donne tout, même ses faiblesses, par amour. « Ma vocation, c’est l’Amour ! » dit-elle. Et elle donne jusqu’à sa vie, dans une agonie insoutenable.
Nous arrivons au sommet de la pièce. A la demande de Sainte Thérèse, les carmélites prient la Sainte Vierge pour l’assister à l’heure de la mort. Les « Je Vous salue Marie » sont repris par le public, l’émotion est très grande, nous vivons la mort et la naissance au Ciel de Sainte Thérèse, offrant ses souffrances au Christ. La fiction du théâtre et la réalité se rejoignent, nous devenons acteurs au pied de son lit d’agonie.
Quelle magnifique pièce et quels acteurs ! Mais en partant je me pose la question : avons-nous bien fait d’emmener tous nos enfants ? Certaines scènes étaient vraiment très dures, ils vont être traumatisés ! Nous les interrogeons. Alors comment avez-vous trouvé la pièce ?
Marie-Liesse (10 ans) : « La mère supérieure était très drôle ! C’était très émouvant quand elle meurt. J’ai envie de faire partie de la troupe quand je serai plus grande ! »
Louis-Karol (8 ans) : « Ils ont très bien joué. Parfois ça m’a touché parce que je me suis rendu compte que Sainte Thérèse souffrait et que c’était dur quand elle était tentée par le diable. »
Camille (7 ans) : « C’était drôle par moment. On avait l’impression qu’elle était vraiment malade. »
Zélie (4 ans) : « J’ai aimé quand on a chanté à la fin mais ce n’était pas drôle la mort de Sainte Thérèse. Elle était jolie avec sa couronne de fleurs. »
Émus et touchés mais pas traumatisés, nous sommes rassurés. Le cœur d’un enfant est tellement plus simple que celui d’un adulte ! A travers cette pièce et le jeu exceptionnel des acteurs, Sainte Thérèse qui voulait « rester petit enfant devant le Bon Dieu » a conquis toutes les générations présentes.
Brigitte Doumenc