ANGELUS DU PARTAGE
26 mars 2012Nous nous sommes retrouvés une cinquantaine à st joseph pour célébrer cet Angélus du partage. Belle célébration, recueillie et profonde autour des fruits de la Bible. A suivre en images et l'homélie du P. François RENARD
Comme Marie prononçant son fiat au messager de Dieu, comme les premiers chrétiens déposant leurs biens aux pieds des apôtres, nous voici ce midi à l’heure de l’Angélus pour offrir nos « oui » de carême, grands ou petits. Sans doute n’ont-ils pas toujours été faciles. Parfois, ils se sont transformés malgré nous ou à cause de nous, en « peut-être », ou en « plus tard ». Il aura fallu alors un véritable renoncement, comme peut-être celui de venir ici à l’heure de midi, plutôt que de passer à table, pour dire aujourd’hui, à midi, je vous offre Marie mon « OUI ». Mais ce n’est jamais un renoncement pour rien. Il reviendra en profusion à notre mesure comme le dit le Christ : « la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous ». Mais notre don de Carême sera-t-il à la mesure de notre superflu ou de notre essentiel ? Aurons-nous accepté le dépouillement nécessaire du carême pour retrouver l’homme nouveau et laisser tomber les vieilles nippes de l’ancien. Pas si simples. Nous y sommes si attachés. Mais ce qui importe comme l’écrit si bien Claudel dans sa prière à la Vierge à midi : c’est de n’avoir « rien à offrir et rien à demander. » Venir « seulement, Mère, pour vous regarder. »
Par trois fois, au cours de cet Angélus, les cloches tinteront pour nous rappeler nos trois engagements de carême : le partage, la prière et le jeûne, comme le soulignait l’évangile du mercredi des Cendres. Et si le Christ dans l’évangile de Mathieu commence par le partage, ce n’est pas par hasard. Comment prier ou jeûner lorsqu’il y a un pauvre à ma porte ? Comment être profondément chrétien si je ne sais pas rencontrer l’autre, faire attention à lui, poser un regard, un sourire sur lui. Aujourd’hui, je suis invité à donner pour les chrétiens d’Orient. Comme ils sont loin de moi. Et pourtant, n’est-ce pas comme un juste retour des choses : Ils nous ont apporté la lumière de l’Évangile, appris à le goûter et à le partager. À nous aujourd’hui, de les soutenir dans leur combat pour maintenir la source de notre foi. Ils sont comme nos racines. Alors qu’en Syrie, en Irak, au Liban, en Terre Sainte, ou ailleurs, sonne encore l’Angélus, veillons à ce que les cloches de ces pays ne sonnent pas trop vite le glas d’une source tarie, parce que nous n’aurions pas su par notre prière et nos dons l’alimenter.
Par trois fois, nous rappelons au cours de l’Angélus, qu’il y a eu un oui de prononcer, un don total en quelque sorte, sans reprise, une mise en commun de tout l’être, un service sans retour. Avec Marie de Nazareth, et ici à st Joseph, nous sommes appelés nous aussi à tourner nos regards vers le ciel et à prononcer comme la Vierge à midi, notre OUI, le cœur plein de ce que nous voulons donner et peut-être aussi les mains pleines de ce que nous pouvons offrir.
Ou comme Claudel encore : « Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu'on a le cœur trop plein, comme le merle qui suit son idée. En ces espèces de couplets soudains. Parce qu'il est midi, parce que nous sommes en ce jour d'aujourd'hui, parce que vous êtes là pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que vous existez, Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée ! » pour cet angélus du partage de midi.


