Aller à la page d'accueil. | Aller au contenu. | Aller à la navigation |

Document Actions

Veille de nuit


Certes, les jours raccourcissent depuis le solstice d’été mais la période de novembre-décembre est toujours marquée par des nuits de plus en plus longues. Et l’heure d’hiver n’y change pas grand chose ! Pensons spécialement aux personnes fragiles ou en fin de vie pour qui cette « plongée nocturne » de fin d’année est souvent plus difficile à vivre...
Pourtant le calendrier liturgique nous offre ce qu’il faut pour y faire face. La nature et les paysages ont perdu de leur superbe mais cette période a été inaugurée par la lumineuse Toussaint et s’achèvera par le temps de Noël où « la lumière a brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jn 1, 5). Du lumineux témoignage de tous les saints, nos frères aînés dans la foi, nous cheminons vers la naissance du Maître de la Vie, la Lumière du monde, Jésus-Christ. Expérience spirituelle forte que nous vivrons d’une autre manière avec le Carême et le temps Pascal : pour que la lumière resplendisse, il faut consentir à la nuit ; pour connaître la Résurrection bienheureuse il faut en passer par la mort. Toute notre vie est marquée par ce Mystère de mort-résurrection. Aussi, les lectures de l’Avent nous exhortent-elles fortement à être des veilleurs sous le manteau de la Vierge Marie et la houlette de Jean le Baptiste, en particulier.
En dehors des saisons, nous avons des raisons de nous sentir en hiver si l’on regarde l’évolution de la pratique religieuse ou des vocations en France. Pourtant, l’Esprit Saint est là pour nous faire discerner les signes des temps : ces jeunes qui attendent de l’Eglise la Parole de Dieu assortie d’un enseignement fort pour étancher leur soif de sens et d’absolu ; ces adultes de tous âges qui demandent le Baptême suite à un cheminement ou un événement ; ces personnes âgées ou malades qui offrent en silence et par amour tant de sacrifices et de prières… La terre doit quand même être belle vue du Ciel, même en hiver !
Cette veille à laquelle nous sommes appelés nous interdit le défaitisme et la désespérance. Si la sainteté de l’Eglise dépend en partie de notre conversion et des moyens que nous prenons pour cela, elle est avant tout l’Epouse du Christ, sur laquelle « la puissance de la Mort ne l’emportera pas » (Mt 16, 18b). Cette « veille de nuit » n’est rien d’autre qu’une immersion dans la vertu d’espérance, une expérience annoncée depuis longtemps par le prophète Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ! » (Is 9, 1). Cet événement s’est déjà réalisé avec l’avènement du Sauveur voici plus de 2000 ans. Mais il reste à se réaliser en chacun de nous et de nos contemporains aujourd’hui. Serons-nous de ceux qui l’attendent et l’annoncent ?

P. David de Lestapis