Aller à la page d'accueil. | Aller au contenu. | Aller à la navigation |

Document Actions

Paroisse, terre de mission ! (1)


À l’aube d’une nouvelle année pastorale, il est bon de nous arrêter sur cette réalité multiséculaire de la paroisse. En France, elles ont vu le jour dans le monde rural avec le grand saint Martin de Tours (IV° siècle). Elles permettaient de donner un terreau favorable à la récente évangélisation et d’organiser les premières communautés chrétiennes. Seize siècles plus tard, elles n’ont rien perdu de leur pertinence, même si leur réalité et leur dynamisme ont évolué avec le temps…
Si on a pu les croire dépassées par les nouvelles réalités du monde moderne, elles restent le « bain naturel » des Églises locales. Le Pape François le soulignait dans son Exhortation Evangelii gaudium (EG) (Le joie de l’Évangile) au n°28 : « La paroisse n’est pas une structure caduque ; précisément parce qu’elle a une grande plasticité, elle peut prendre des formes très diverses qui demandent la docilité et la créativité missionnaire du pasteur et de la communauté. Même si, certainement, elle n’est pas l’unique institution évangélisatrice, si elle est capable de se réformer et de s’adapter constamment, elle continuera à être ‘‘l’Église elle-même qui vit au milieu des maisons de ses fils et de ses filles’’ (St Jean-Paul II) ».
Si elle est une structure souple, encore faut-il que la communauté paroissiale tout entière (les clercs et les fidèles laïcs ensemble) puise dans les dons de l’Esprit Saint pour être vraiment « docile » et « créative » dans sa mission d’évangélisation et de sanctification. Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins : nous ne vivons pas seulement des évolutions mais nous changeons d’époque. Notre organisation en paroisses reste pertinente si et seulement si nous retrouvons un vrai zèle missionnaire. Là encore le Pape François nous éclaire : « Cela suppose que [la paroisse] soit réellement en contact avec les familles et avec la vie du peuple et ne devienne pas une structure prolixe séparée des gens, ou un groupe d’élus qui se regardent eux-mêmes. » On retrouve l’idée chère à notre Pape d’une Église « en sortie », une Église ouverte sur toutes « les périphéries existentielles ». (EG n°28). Il est conscient – et nous devons l’être avec lui que nous soyons en Savoie ou en Limousin ! – qu’il en va de la survie du christianisme dans notre pays. Mais nous n’avons pas vocation seulement à conserver un patrimoine spirituel et matériel mais à le transmettre et à l’animer (au sens étymologique : à lui garder son âme). Tant de nos contemporains ignorent Jésus-Christ et ne savent plus ce à quoi correspond une église… Oui, le travail reste à poursuivre et le Pape est là aussi lucide : « nous devons reconnaître que l’appel à la révision et au renouveau des paroisses n’a pas encore donné de fruits suffisants pour qu’elles soient encore plus proches des gens, qu’elles soient des lieux de communion vivante et de participation, et qu’elles s’orientent complètement vers la mission. » (idem).
Que ce mois d’octobre – dont il a voulu faire un grand mois missionnaire – soit vécu comme un temps favorable pour attiser en nous l’Espérance et affermir nos efforts pour annoncer de manière renouvelée notre foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour le salut de tous.
Bonne année paroissiale (donc missionnaire) !

P. David de Lestapis

(1) Pour paraphraser le livre prophétique de l’abbé Henri GODIN qu’il intitulait « France, pays de mission ». C’était en 1943…