Le geste de paix
Depuis quelques mois, des questions sont posées : Pourquoi le geste de paix est-il mis en œuvre à certaines eucharisties et pas à d'autres ? Quel est le sens de ce geste liturgique ?
Afin de se faire une idée plus précise et revisiter le sens profond du geste il convient de dire que par le geste de paix l'Église " implore la paix et l'unité pour elle-même et toute la famille humaine et par lequel les fidèles expriment leur communion ecclésiale et leur charité mutuelle ". En clair : il ne s'agit pas de se dire bonjour mais de manifester que " Christ est notre paix, la paix divine ". Il convient donc que chacun souhaite la paix de manière sobre et uniquement aux voisins immédiats.
De la même manière, le prêtre ne descend pas de l'autel pour donner la paix aux fidèles pour qu'à certaines occasions (mariages, premières communions, obsèques…), l'échange de la paix ne devienne pas le moment des félicitations ou des condoléances.
Dans le rite romain, il est placé avant la communion au IVe siècle, puis après l'Agnus au VIIIe siècle, et finalement réservé aux clercs à partir du XIIIe siècle. La réforme liturgique consécutive à Vatican II en a rétabli l'usage pour tous, le plaçant avant la fraction du pain.
Placé entre le Notre Père et l'Agnus Dei, le geste de paix trouve son origine directement dans l'Évangile (" Devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande ", Mt 5, 24) et la tradition apostolique (" Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix ", Lettre de Paul aux Romains 16, 16).
Afin que tout cela soit davantage manifesté au sein de notre communauté, le geste de paix sera donc mis en œuvre durant les temps liturgiques de l'avent et du carême (afin de manifester la fraternité à approfondir et le pardon à demander) ainsi qu'aux jours de fêtes (la paix est un don de Dieu qui donne la joie). Cela se fera quel que soit le célébrant. Nous commencerons le premier week-end de carême.
Ayons donc à cœur d'accueillir le Christ en nos vies par la paix qu'il donne à tous.
P. Bernard Laflavandrie