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Carpe Diem !


En l’espace d’un temps, nos beaux projets, nos belles initiatives pastorales se sont estompées ! Nos agendas se sont désengorgés, tout ce qui nous semblait jusque-là substantiel est devenu accidentel ! Bref, nos montres sont tombées, leurs aiguilles se sont brisées et, en un instant le temps a cessé d’être une denrée rare ! Nous avons alors fait l’expérience de notre pauvreté et notre impuissance. Au milieu de cette épreuve, plusieurs d’entre nous ont dû faire face à la solitude. Dans les familles on a pris le temps d’être ensemble avec plus ou moins de difficultés. Quant à nous, en l’absence de communauté visible, nous avons fait l’expérience de cette mystérieuse communion qui nous unis à tous ces fidèles. Les mille et une générosités de la part des fidèles nous ont permis de toucher du doigt la réalité de la providence !
Alors que le spectre de la reprise d’un rythme de vie ordinaire et plein d’inquiétudes se fait pressant, comment ne pas reprendre à notre compte cette interrogation du Seigneur adressée à ses disciples en son temps : « Qui d’entre [nous] d’ailleurs peut, en s’inquiétant, ajouter une coudée à la longueur de sa vie ? » (Lc 12,25). Cette interpellation prend tout son sens si nous considérons la période que nous venons de vivre comme le moment et le moyen choisis par le Seigneur pour nous apprendre « comment redonner à l’humanité un sens spirituel [et] comment susciter [en nous] une inquiétude de l’esprit. » (Saint-Exupéry, lettre au général X).
Il va falloir certes, que les activités pastorales, la vie politique, économique et sociale se restructurent. Nous allons bientôt retrouver la joie de célébrer ensemble, de travailler dans des conditions ordinaires, d’aller au marché, de faire ses courses, de rencontrer des amis ! Comme le faisait déjà remarquer Saint-Exupéry, la société tout entière « ne peut plus continuer à vivre en ne s’occupant que de frigidaires, de politique, de bilans budgétaires... on ne peut plus vivre de la sorte ». Nous ne devons pas chercher à vivre comme avant ! Vivre comme s’il ne s’était rien passé. Voici venu, me semble-t-il le moment d’accepter de ne pas avoir de maîtrise sur tout, celui d’accepter de confier le gouvernail de notre vie au Seigneur du temps et de l’histoire, le temps enfin de redécouvrir la grâce de l’Aujourd’hui finement contenue dans ces quelques vers de la petite Thérèse :
« Ô Pilote divin ! dont la main me conduit.
Sur les flots orageux guide en paix ma nacelle
Rien que pour aujourd’hui. »
 

Marie-Debrice DONGMO-TIOMELA
Séminariste