Bonne Fêtes des fêtes !
Peut-être vous est-il déjà arrivé de demander à un groupe d’enfants qu’elle est la plus grande des fêtes chrétiennes ? Immanquablement, la majorité vous répond avec une belle assurance : « C’est Noël ! » A croire que les cadeaux font plus plaisir que les cloches et les œufs en chocolat….
Certes, le Fils ne serait jamais mort et ressuscité s’Il ne s’était d’abord fait homme donc s’il n’était né. Seulement voilà : le Nom qu’Il reçoit, Jésus, résume à lui seul la mission salvifique de Celui qui le porte. Yehoshua en hébreu signifie : « Le Seigneur sauve ». Or, si toute la vie du Seigneur est annonce et édification du Royaume, le point culminant de son œuvre se trouve inscrit dans son Mystère pascal : sa passion, sa mort et sa résurrection. Tout converge vers ce point que Jésus avait plusieurs fois annoncé sans qu’Il n’ait été compris sur le moment par ses Apôtres. Cela explique que Pâques soit bien la plus grande des fêtes pour les chrétiens. Vers ce Mystère tout converge ; de ce Mystère tout découle. Saint Paul ne peut être plus clair : « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenue, votre foi aussi est sans contenue. » (1 Co 15,14) La foi est le fruit de la résurrection, la résurrection justifie notre espérance : l’une et l’autre motivent et nourrissent notre charité. Quelle œuvre plus grande l’Agneau pouvait-il accomplir que de se livrer, de s’immerger dans nos péchés, d’être tué par amour de chacun et de ressusciter trois jours après ? Ainsi les portes de la mort se trouvent définitivement brisées et l’humanité captive libérée.
On a raison de solenniser cette cinquantaine de jours qui nous acheminent vers la Pentecôte. On y gagnerait à reprendre cette tradition de la bénédiction des maisons en Temps pascal comme rappel de la libération du peuple juif et comme signe de la nouvelle naissance par les eaux du Baptême. Certains pays latins ont perpétué cette pratique. Pourquoi ne la redécouvririons-nous pas ? Pâques ne se vit pas seulement entre les quatre murs de nos églises. Elle se célèbre aussi chez nous : dans nos maisons et dans les temples de l’Esprit que nous sommes depuis le Baptême. Elle se rayonne sur nos visages et dans notre vie quotidienne. Ne peut-on pas reconnaitre dans cette lumière celle de Pâques lorsque Jésus nous interpelle : « On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. » (Mt 5,15) ?
P. David de Lestapis