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Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? » ... (Ps 4,6)


L’appel à la sainteté est à la fois une constante et un impératif dans l’histoire du salut. Toutefois, être saint ou le devenir n’est ni un idéal abstrait et lointain, ni même une tâche réservée à quelques élites. Comme le rappelle saint Paul, le chrétien est saint par vocation (1Co 1, 2). En effet, par le baptême qui nous a intimement unis au mystère pascal du Christ, nous avons été sanctifiés. Pour ainsi dire, la sainteté se situe, au cœur du mystère de l’Église comme vocation à laquelle nous sommes tous appelés en tant que Christifideles .
Nous avons coutume en ce mois de novembre de nous souvenir de ceux qui se sont endormis dans la mort mais aussi et surtout de célébrer la fête de tous les saints. Ces derniers, qui nous ont précédés dans la céleste patrie, jouissent du privilège et de la grâce de contempler la face de Dieu. En un mot, ils voient Dieu ! N’est-ce pas à là une secrète aspiration commune de tous les hommes ? N’est-ce pas là le bonheur qui nous est promis ? Le bonheur est cette quête permanente dont la plénitude est un attribut : C’est en un mot la plénitude. Cette plénitude est limitée dans notre condition mortelle par la finitude de notre corps. Ainsi peut-on comprendre pourquoi on associe parfois, et maladroitement d’ailleurs immortalité et bonheur .
Il est certes vrai que le bonheur est une quête difficile à définir et surtout à théoriser puisqu’il est parfois perçu par la simple relecture d’une expérience vécue : on parlera alors de félicité. Envisager de manière subjective, il peut s’agir de la satisfaction tirée d’un travail bien accompli, d’un niveau de vie suffisant, de la rencontre de son futur conjoint, de la réponse à un appel ou même tout simplement, de passer de bons moments avec des personnes que nous apprécions… Tous ces moments de plénitude ne sont que des instants furtifs de bonheur qui ne nous comblent pas totalement et laissent si souvent notre cœur inquiet parce que Dieu nous a fait pour Lui et notre cœur demeure sans repos tant qu’il repose en Lui . Seuls les saints sont heureux parce qu’ils contemplent le visage de Dieu ! Être ou devenir saint voilà en définitive le vrai bonheur !
Puisse le visage du Seigneur s’illuminer pour nous, pour qu’au milieu de nos occupations en ce mois de novembre, nous laissions raisonner au plus profond de nos cœurs cette invitation toujours actuelle du Lévitique :
Soyez saints, car moi, votre Dieu, je suis saint ! (Lv 19,2)


Abbé Marie-Debrice TIOMELA


(1) Benoît XVI, discours à la communauté du collège pontifical éthiopien au Vatican le 29 janvier 2011.
(2)Le temps étant perçu comme une limite, on a pu croire qu’en se débarrassant de cette « contrainte temporelle », l’homme atteindrait nécessairement le bonheur. Ainsi s’expliquent l’adoption de certaines lois permissives et, dans une certaine mesure, certaines expérimentations sur le vivant : l’homme augmenté notamment.
(3)Saint Augustin, les Confessions, I, 1,1.