Allez, dans la paix du Christ.
La Paix, c’est la salutation de Jésus ressuscité. C’est aussi par cette formule que l’on renvoie les fidèles à la fin de la messe… et les catéchumènes au terme de chaque scrutin (les 3ème, 4ème et 5ème dimanches de Carême), juste avant la liturgie eucharistique. À une époque d’« inclusion », il est tentant de faire fi de ce rite. Pourtant, le rituel (RICA) précise qu’il faut de « sérieuses raisons » pour que les catéchumènes ne sortent pas.
Les catéchumènes font certes partie de la communauté des chrétiens mais ils sont sur un chemin d’initiation chrétienne. Il convient donc qu’ils vivent avec tous la liturgie de la Parole – d’ailleurs appelée traditionnellement la « messe des catéchumènes » – mais pas encore la liturgie eucharistique. Il leur faut passer par la « porte des sacrements » – le Baptême – pour « être agrégés au peuple sacerdotal et avoir mission pour participer au culte de la nouvelle alliance » (RICA n° 103-3). Pastoralement, et pour éviter toute impression absurde d’exclusion, il est judicieux de prévoir alors un temps pour les laisser « exprimer leur joie et leurs expériences spirituelles » (RICA n°101) alors que la messe se poursuit sans eux. C’est ce qui a été proposé au Sacré-Cœur en ce mois de mars.
Ce rite n’est donc pas désuet mais particulièrement adapté à notre culture post-moderne marquée par le « tout-tout-de-suite-et-pour-tout-le-monde » ! Elle permet à chacun d’entrer dans le temps de Dieu et d’apprécier les bienfaits spirituels de la gradualité des étapes.
Il n’est pas un rejet mais un envoi que le dialogue liturgique traduit bien : « Que le Seigneur soit toujours avec vous. Allez, dans la paix du Christ. – Nous rendons grâce à Dieu ». Et nous, avec eux !
Abbé David de Lestapis+, curé